1.1 Le constat


Les prix des matières premières fixés à New York ou à Tokyo entraînent une situation précaire et totalement incontrôlée des petits producteurs du sud. Avec la spéculation, les cours du café, du cacao ou du coton montent et descendent parfois sans aucun lien avec la réalité des récoltes ou des conditions climatiques. Dans un contexte de mondialisation et de concurrence exacerbée, on assiste à une paupérisation des pays du sud et une impasse en terme de développement économique de ces populations défavorisées qui s’enferment dans le cercle vicieux de l’endettement et de la survie au jour le jour, avec tout ce qui en découle : travail des enfants, difficulté d’accès aux systèmes de soin, situation de dépendance.
Dans de nombreux cas également, la création de zones franches dans le but d’attirer des multinationales dans les pays du sud entraîne souvent la suppression des minima sociaux et la réduction des taxes, préjudiciables à la population.

C’est en partie pour ces raisons que les écarts se creusent de plus en plus entre pays riches et pays pauvres : entre les 20% des pays les plus riches et les 20% des pays les plus pauvres, l’écart de revenus était de 3 contre 1 en 1820, 11 contre 1 en 1913, 30 contre 1 en 1960, 74 contre 1 en 1997. (source : Etude mondiale sur le commerce équitable, Alter Eco PwC Conseil, mai 2001)

Partant de ce constat, le commerce équitable vise à rééquilibrer les relations commerciales entre pays industrialisés et pays en voie de développement, en introduisant plus d’équité afin de donner une juste rétribution aux petits producteurs et artisans marginalisés dans le but d’un développement continu sur le long terme. Il garantie en particulier un prix d'achat minimum des matières premières aux petits producteurs.